Un deux trois, nous irons aux bois !

Red est une personne calme. Elle adore sautiller partout en sifflotant divers chansons lors de son temps libre. Elle retrouve la liberté que le Chasseur lui a volé quand elle s'est faite tuée. Elle est toujours souriante et agréable ; surtout lorsqu'elle est accompagnée des loups ou des enfants perdus à qui elle vient en aide. Red est une enfant après tout !
Cependant, vous qui êtes le Chasseur ou l'un de ses copieurs, vous brisez sa jovialité ! La froideur que son âme dégage vient glacer votre sang. Pour vous, elle n'aura aucune pitié. Elle ne vous laissera aucune chance. Elle deviendra la meurtrière que vous êtes : elle vous assassinera sans remord puis, recupérera une partie de votre sang dans ses pots-à-confiture !
Pour attirer le Chasseur, il faut bien l'attirer : alors pouquoi ne pas jouer au Petit Chaperon Rouge perdus ? C'est ce qu'elle est mais chut ! C'est un secret !

Petit RougeGorge.
C’est ainsi qu’elle était toujours qualifiée lorsque l’on parlait d’elle au village. Par la couleur des ses cheveux d’un roux flamboyant, presque le ton des flammes d’un feu de camp. De part ses yeux étonnement rouge, eux aussi. Il y avait aussi ses lèvres, pulpeuses et d’un magnifique rouge framboise. Son teint naturellement pâle mettait le tout en avant et les grands-mères adorait la prendre pour une poupée de porcelaine.

Elle était grande, fine et élancée. A l’école, elle était toujours au fond et était celle qui effacée la craie des tableaux d’ardoise. Petit RougeGorge ne faisait guère attention à ces détails, elle aimait son corps, elle s’était acceptée. Entièrement. Par mesure de manière, elle cachée toujours ses membres sous des jupes et des manches longues.

Il n’y a qu’en 1993, que Petit RougeGorge, avec l’autorisation de ses parents, mis en valeur sa féminité. Début des jupes courtes et des t-shirt moulants. Elle avait un bon tour de bonnet, ni trop gros, ni trop petit. Un corps parfait, en soit.

Durant toutes ces années, il n’y a une chose qui ne changeait pas le moins du monde : quelle que soit la saison et l’habit, elle avait toujours sur elle, du rouge.

Aujourd’hui, c’est toujours le cas. Elle est entièrement vêtue de rouge.
Du haut de ses 17 ans, Petit RougeGorge est tout de même tentatrice : elle s’accoutre de manière beaucoup plus osée, afin d’offenser la Mort elle-même. La Mort par le pêché de la Luxure … N’oublions pas ce petit détail là !

Nous disions donc, qu’à cette heure là, Petit RougeGorge se promène en une mini-jupe s’arrêtant un peu plus haut que la moitié des cuisses. Elle est bordée d’un fin fil de soie-blanche. Pour haut, qu’un petit pagne dont la coupe se finit juste au-dessus du diaphragme. Il y a une capuche en pointe qui y est rattachée et toujours rabattu sur sa tête.

Des passants ce sont demandés si Petit RougeGorge portait un soutien-gorge. Personne n’a de réponse. La même ignorance pour le goût de ses confitures qu’elle garde dans son petit panier en osier… c’est beaucoup trop foncé pour que ce soit des cerises ou des fraises ou bien même un tout autre fruit des bois.

Allons, un peu de réflexion !
Qu’est-ce qui peu être d’un rouge foncé tout en étant à la fois remplit de grumeaux et liquide ? Un indice ! Le mot commence par la fameuse lettre S …

J’aimais le rouge. C’est ainsi que je dois commencer mon histoire, même si cela peut vous paraître étrange.

Oui, j’aimais le rouge. C’est la couleur de la vie, la couleur de la mort. La couleur dont brille chaque fruit poussant dans les bois. La couleur des coquelicots dans les champs de blé ou les prairies sauvages, la couleur du feu crépitant dans la cheminée, la couleur de nos lèvres et la couleur de notre sang. Ce liquide vitale qui coule et s’écoule dans nos veine, pompé par notre cœur et propulsé par nos artères.

Si j’utilise le passé pour annoncé cet ancien goût, c’est que cette couleur dont j’appréciais tant la rougeur, a finit par me tuer …

Ma vie a débuté dans une relation amoureuse non-désirée par la famille de mon père et celle de ma mère. Mes parents se fichèrent bien de l’avis de leurs parents ! Ils ont prit leurs clics et leurs clacs et sont partis loin de leur foyers dès qu’ils surent que je grandissais doucement, bien à l’abri, dans le ventre chaud de ma maman.

C’est lors d’une promenade en forêt, au huitième mois, que j’ai subitement eut envie de sortir et de découvrir le monde ! Peu importe si mes parents étaient près, l’utérus devenait beaucoup trop étroits et beaucoup trop chaud pour mon petit corps. Papa est parti en contrebas, chercher un médecin au village (le téléphone ne passant pas). Il laissant maman hurler de douleur plusieurs heures d’affilées, sans revenir. C’est là qu’une chose improbable survint : une louve s’est approchée de maman, suivit d’une autre et d’un jeune louveteau.
La première louve s’est lovée contre ma mère apeurée, lui offrant chaleur et confort. Le louveteau lécha la sueur qui parlait de son front, la rafraîchissant un peu. Quant à la seconde louve, elle surveilla de près ma sortiz, agissant telle une sage femme. Mais jamais elle ne dit Poussez ! au rythme des contractions : elle se contenta de glapir.

Mes cris n’effrayèrent en aucun cas ces canidés. Les deux louves léchèrent le placenta qui s’entortillait autour de mon corps, mordirent le cordon et me placèrent bien au chaud dans les bras de ma mère. Nous étions un jour de juillet, le 26, de l’année … 1979, si mes souvenirs sont exacts.

Les loups sont partis, disparaissant dans les arbres, et mon père est arrivé, en compagnie du médecin. C’est une fois seule en sa Compagnie, que ma mère lui annonça l’étrangeté de l’événement qu’elle avait vécu. Il la cru, ayant même sur son visage, un sourire étrange.

J'ai vécu toute ma vie dans le village de ma naissance. J'appréciais la vie que je menais, les habitants étaient toujours bons envers moi, le rythme paisible, adorable et reposant.

Mais l'histoire que vous attendez tous se passe lors du mois de février, en 1996. Un garçon m'avait avoué quelques mois plus tôt être totalement fou de moi. Tout ce que j'étais lui plaisait plus que tout ! Il m'adulait. J'ai préféré être son amie au départ : je ne le connaissais pas. Et puis, au fil des jours, et des semaines, de part sa gentillesse et toute la douce attention qu'il m'accordait, je lui ai retourné ses sentiments amoureux.
Quelque chose m'a forcé à la cacher à mes parents. Je voulais attendre encore un peu. A l'époque, le Chasseur rodait dans les parages. Dix filles furent retrouver violées à plusieurs reprise avant d'être tuées, enterrées dans les bois : le Chasseur pouvait être n'importe qui, n'importe où. Il s'éduisait des jeunes filles de mon âge. Si je racontais tout au sujet de mon aventure amoureuse à mes parents, nul doute qu'ils m'auraient enfermé dans ma chambre ou pire ! Ils auraient pu tuer mon petit-ami ...

En février donc, pour l'occasion de la fête des amoureux, le 14 au soir, il a décidé de m'emmener faire une promenade. Je l'ai suivit, tout de rouge vêtue. Nous sommes allées dans la forêt. Toujours plus loin. Toujours plus profond entre les arbres. Toujours plus sombre. Et les sentiers déjà impraticapables furent innexistant.

J'ai eu peur. J'ai voulu rentrer.
Le beau visage qui m'avait fait chavirer devint une moue cruelle et sadique !

J'ai crié, j'ai hurlé. Mes appels à l'aide furent vint, se perdant dans la profondeur des bois.
Face à moi, le Chasseur. A son tableau de chasse : moi, sa nouvelle victime.

Aucun échappatoire. Aucune fuite possible.

J'ai pleuré, j'ai hurlé à la mort.
Et à mon tour, comme les autres filles, il m'a violé. Plusieurs fois.
A la dernière minute avant minuit, il me tua.

Red se redressa, la respiration haletante. Au son du clocher, elle su que minuit sonné enfin. Et qu’elle fêter pour la première fois son dix-septième anniversaire. Drôle d’idée, de naître entre le 14 et le 15 février, n’est-ce pas ?

Elle s’est levée pour épousseter son corps à peine vêtue de la terre et des brindilles qui la m’acculée entièrement. Enfin, elle tourna sur elle-même, priant et sanglotant. Son corps par tous les Dieux ! Où est donc son corps ?

Red se calme lorsqu’un loup arrive, lui donnant un panier d’osier, remplie de pots-à-confiture vides qui n’attendent qu’à être remplis du sang de ceux qui profanent le sol de la forêt.

Si Red accomplie sa tâche alors, elle retrouvera son corps, elle retrouvera le Petit RougeGorge qu’elle était avant de se faire tuer. Red le sait. Et Red fera ce qu’on attend d’elle.

Oui, je hais le Rouge. Couleur de vie et couleur de mort.
Mais surtout, couleur qui marque la perte de la virginité.