Where does our journey's end ? || PV Rumplestiltskin

Un oiseau s’envola au bruit d’une branche brisée au sol. Les brindilles et les feuilles s’agitèrent lorsque son maigre poids disparut subitement. Au sol, une autre branche se fit écraser.

Bien que la marche de la créature encapuchonnée soit lente, sa longue cape de soit rouge voltigeait derrière elle. Un doux sifflement la suivait.  Une petite poignée d’oiseau rejoignirent son chant, et lorsqu’ils prirent tous le même rythme qu’elle, des paroles s’échappèrent.

- Laisse-moi t’emmener dans les bois, pendant que le loup n’y est pas…

La créature tenait un panier d’osier tressé dans les mains, un tissu à carreau rouge et blanc le recouvrait. Il y avait quelque tâche dessus, d’une étrange couleur brunâtre, assez comparable à une tache de peinture rouge sombre ayant séchée. Ce détail insignifiant ne restait visible que si l’on se pencher de près.
Une main fine lâcha la hanse du panier pour empêcher sa capuche de tomber sur ses épaules. Quelques mèches rousses rougeoyantes s’agitèrent devant un visage aussi blanc que la neige, dont les lèvres pulpeuses rouge ressortaient. La capuche en pointe se rabaissa sur sa tête, plongeant sa figure dans le noir.

- Car si le loup y était, il te tuera avant moi !

La jeune femme –car cela s’entendait bien à son timbre de voix-, finit par s’agenouiller face à un homme étendue sur le sol. Ses yeux étaient ouverts en grand, blanc. Elle eut la décence de les lui fermait (bien qu’elle le fasse du bout des doigts et essuie ses dernier au milieu des feuilles mortes). Un doux rire s’échappait de sa gorge en apercevant celle de son homologue tranchée. D’une manière nette. Pas digne d’un professionnel ! Mais la blessure avait assurée la mort de cet homme.

La dame en rouge pencha sa tête sur le côté. Un nouveau rire rompit le soudain silence assourdissant. Ses doigts s’emparèrent d’un pot de verre, remplit d’un liquide grumeleux, juste en dessous de la gorge tranchée. Le récipient n’était qu’à moitié remplit : mais c’était amplement suffisant pour elle !
Déposant le panier près du cadavre, elle releva la couverture qui se tinta de sang, pour y déposa le flacon qu’elle venait tout juste de refermer, parmi tant d’autre. Une étique si plaça et des lettres en encore rouge s’y inscrire, notant le nom de sa victime.

- C’est vraiment dommage pour toi, d’avoir croisé ma route. J’aurais espéré que tu sois Chasseur. Pauvre petit amateur ! Tu as tout de même finit par imprégner le sol de cette forêt du sang d’innocent !

Toujours couverte de son chaperon rouge, elle se redressa.

- Me voilà bien pressée d’être chez ma Mère Grand ! Que va-t-elle encore faire avec le reste de ton sang ?

Et Red s’en alla. Elle recommença à siffloter tendrement. Elle oublia celui qu’elle venait de tuer, ainsi que toutes ses autres victimes.

L’air fut différent du précédent, lorsqu’elle pénétra dans une vaste clairière. Elle la traversa tout en chantonnant une nouvelle chanson.

- Toute la nuit aux sons d’accordéons, Louves et Loups chantent et dansent tous en rond.

Une fois au milieu de la clairière, éclairée par les derniers rayons du soleil et sous l’envol des oiseaux, Red s’arrêta. Elle fit tomber son capuchon.

- Personne ne doit passer dans la clairière : trop dangereux même pour les vipères !

La demoiselle poussa un soupir. La senteur des environ avait changé, tout comme le vent devenait glacial. Du moins, c’est ce que son corps semblait percevoir.
Les mains tremblantes, elle déposa son panier une nouvelle fois sur le sol. En se redressant, elle effleura son tatouage sur sa hanche pour ce donné une once de courage face à la désagréable sensation qui parcourrait ses membres. La voix frémissante, elle osa parler une nouvelle fois, derrière elle, là où une branche venait de se briser sous le poids d’une toute autre personne :

- Seriez-vous un chasseur ou un agneau, pour rester cacher ?